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Gibbs





Caractéristiques:

Calibre: .52.
Capacité: 1 coup.
Quantité: 1 052 exemplaires sur 10 000 commandés.
Pays: U.S.A.

Généralités:
Cette arme extrêmement rare est très intéressante à plus d'un titre, elle présente un système de fonctionnement peu habituel. L'abaissement du levier de sous-garde formant pontet induit le pivotement du canon vers l'avant, de sorte que cette carabine à percussion d'apparence classique peut être chargée par l'arrière, au moyen de cartouches combustibles. L'amorçage séparé est de type conventionnel et s'effectue au moyen de capsules venant s'enchâsser sur la cheminée de l'arme.

Manquant de moyen financier, Gibbs s'associa ou céda son brevet à un homme d'affaires nommé William F. Brooks, riche négociant en métaux et à W.W. Marston, armurier expérimenté. Dans le courant de l'année 1857, Gibbs en réalisa une vingtaine d'exemplaires, n'utilisant pour cela qu'un outillage de fabrication assez rudimentaire. Brooks prit alors l'initiative de contacter les services de l'Army, afin que l'arme soit officiellement testée par les militaires.

La commission d'experts réunie pour la circonstance, émit un avis enthousiaste, insistant sur les nombreuses qualités de l'arme. Cependant, Brooks et Marston, se sachant incapables de livrer d'importantes quantités de matériel en un temps réduit, décidèrent de n'entreprendre aucune démarche commerciale auprès de l'Army avant d'avoir mis en œuvre la structure de fabrication qu'ils avaient choisi de créer.
br> Ce n'est qu'en décembre 1861 que Brooks se déclara prêt à travailler au seul bénéfice de l'Army. Aussitôt, le 13 décembre, le général Ripley lui adressa une commande portant sur la livraison de 10 000 carabines qui devaient être livrées dans les meilleurs délais. De multiples difficultés matérielles ayant été rencontrées lors de la mise au point finale des équipements de fabrication, il fut évident que le contrat serait impossible à respecter. Se trouvant dans une impasse, les associés durent se résoudre à céder leur affaire à George Opdyke, maire de la ville de New York alors en cours de mandat et industriel entreprenant qui, après avoir confié la direction technique du projet à John W. Keene, se lança à son tour à fabriquer dans un minimum de temps, le plus de carabines Gibbs, sous peine de voir le juteux contrat le liant à l'Army annulé par le gouvernement nordiste.

Grâce aux importants moyens mise en œuvre, un premier lot de 500 pièces fut livré dès le mois de mai 1862. A la suite de violentes émeutes ayant secoué la ville de New York, le 13 juillet 1862, l'usine d'Opdyke fut incendiée et totalement dévastée par les flammes. Dans ce sinistre, tout l'outillage lourd et le stock de pièces en cours de réalisation furent intégralement détruits, mettant un terme définitif à la fabrication des carabines Gibbs.

Description:
La manœuvre du levier de sous-garde vers le bas entraîne une translation du canon vers l'avant. La chambre étant désolidarisée de la culasse, une cartouche combustible peut y être introduite. Toutes les garnitures sont en fer bronzé bleu. La culasse, la platine, le chien et le levier de sous-garde sont jaspés. La boiserie est en noyer huilé. Il convient de noter que le fût est muni d'un embouchoir. Un large anneau de transport en fer est fixé sur le côté gauche du boîtier de culasse.

Marquages:
La platine porte divers marquages caractéristiques. A l'arrière du chien, un aigle américain aux ailles déployées se trouve gravé, ainsi que la mention:

"U.S."
WM F. BROOKS
MANFR NEW YORK
1863


Sur la culasse, l'on trouve les inscriptions suivantes.

L. H. GIBBS
PAT'D
JANY 8 1856


Des marquages militaires d'inspection sont généralement visibles sur le côté gauche de la crosse.

La queue de culasse peut aussi porter l'inscription "U.S."