Jeremiah H. TARPLEY.

Jeremiah H. Tarpley est assez peu connu. Il nait en 1833 en Californie du Nord, où il créa une petite entreprise de construction mécaniques qui connut une relative prospérité jusqu'au début de la Guerre Civile. Cet événement bouleversa tout particulièrement sa vie, il fut rapidement mobilisé et incorporé au sein du 27éme régiment de Caroline du Nord. Cet artisan qui n'avait semble-t-il aucun employé à son service se trouva dans l'obligation de fermer son entreprise, perdant du même coup son unique source de revenus.

Depuis plusieurs mois, Tarpley travaillait activement à la mise au point d'une arme de conception moderne pouvant facilement être chargée par la culasse. Il a dû plaider sa cause efficacement et il fut en mesure de prouver que ses travaux étaient proches de leurs aboutissements car les responsables militaires acceptèrent de le rendre à la vie civile. De retour dans son atelier, il se consacra essentiellement à la mise au point de sa carabine. Après des mois de travail acharné et isolé, il parvint au résultat espéré, son arme était achevée. Tarpley veilla à garantir la protection juridique du système original de culasse mobile mise au point par ses soins. Cette couverture lui fut accordée le 14 février 1863, par un brevet officiel délivré par l'administration confédérée.

L'artisan se trouva alors confronté à un nouveau problème, le manque de moyens financiers et industriels afin de produire en grande série sa carabine. Afin d'accroître ses chances de décrocher un contrat auprès des services de l'intendance, il lui fallait trouver un associé disposant des capacités lui faisant défaut. Cette prospection fut rapide et dès le mois de mars 1863, il conclut un accord de partenariat avec la société industrielle de fonderie dirigée par J. et F. Garrett à Greensboro (Caroline du Nord). Cette association se trouva en facilitée par le choix de la direction de la fonderie, dès le début du déclenchement de la guerre, de se consacrer exclusivement à la fabrication d'articles divers tous destinés à l'armée du Sud .

Quand Tarpley présenta sa carabine à l'état-major, au prix de quarante dollars l'unité, les responsables militaires furent apparemment séduits et passèrent une première commande de plusieurs dizaines de pièces. Entre le mois d'avril et la fin du mois de septembre 1863, le principal acheteur qui était l'Etat de Caroline du Nord fit l'acquisition de ceux cents armes. Il est intéressant de noter que près de la moitié des armes formant les premières livraisons furent rejetées lors de leur inspection par les officiers du service de l'Intendance chargés de la réception des matériels.

En cours de production, cette proportion se réduisit, tout en étant relativement élevée, témoignant de la qualité très moyenne de la fabrication de ces pièces. Les capacités d'usinage de la société Garrett dépassant de loin les besoins exprimés par l'armée, la carabine Tarpley fut également proposée sur le marché civil et bénéficia pour la circonstance d'une vaste campagne de promotion au cours de laquelle de très nombreuses libertés furent prises avec la vérité.

Aujourd'hui très rare, avec seulement une vingtaine d'exemplaires complets répertoriés de par le monde, les Tarpley figurent parmi les carabines du Sud les plus prisées des collectionneurs.