Manuel MONDRAGON.

Manuel MONDRAGON

Manuel Mondragon né au Mexique en 1858, à Ixtlahuana, embrasse très ôt la carrière des armes. Diplomé de l'académie militaire de Mexico, il se spécialise dans l'artillerie, et grâce à la bonne maîtrise de son français, il part pour la France parfaire ses connaissances à Saint-Cyr.

De son passage en France, il conserve de nombreux contacts qui lui seront précieux dans les années à venir. De retour au Méxique, le futur général est chargé des commissions d'achat qui doivent procurer aux armées du président Porfiro Diaz, les armes dont elles ont besoin. Commandant en Chef de l'artillerie, puis professeur à l'académie militaire de Chapultepec, Manuel Mondragon trouve encore le temps de traduire du français, divers ouvrages à l'usage des officiers de l'armée. A cette date, il est déjà propriétaire de plusieurs brevets originaux en matière d'armement lourd et portatif.

En 1891, en associa avec le Société des Forges et Aciéries de marine de Saint-Chamond, Mondragon produit la première arme qui portera son nom: un canon de campagne de 75 mm (brevet U.S. n° 787528).

En 1894, l'armée méxicaine teste le premier fusil dessiné par Mondragon. Cette arme imaginée en 1891, reçoit l'appui du gouvernement. Mise en fabrication l'année suivante, elle pose quelques soucis à son inventeur, qui fait le chemin jusqu'en Suisse pour obtenir de la firme SIG de Neuhaussen, la production d'une première série de cinquante pièces.

Le modèle 1893 est une arme originale, à répétition manuelle, dotée d'un système de tir rapide.

En 1894, Manuel Mondragon apporte de notables améliorations à son arme. La collaboration se dessine avec la firme suisse et le colonel Rubin, directeur de la fabrique de munitions de Thoune, signe un profil plus helvétique, la monture s'affine.

Le fusil Mle 1894 est une arme d'essai, produite en de nombreuses variantes, pour un total de 200 pièces environ. Au tournant du siècle, Mondragon mène de front deux projets qui lui tiennent à cœur, la défense côtière du Mexique et la mise au point d'une arme semi-automatique issue de ses fusils Mles 1893 et 1894.

En 1911, l'armée mexicaine touche ses premiers fusils semi-automatiques. Mais au Mexique le gouvernement de Porfirio Diaz, qui commandait les travaux de Mondragon, vient de tomber et les armes fabriquées en Suisse vont cesser d'arriver. Jusqu'au début de la Première Guerre Mondiale, l'ensemble des armes commandées par l'armée méxicaine restera stockée dans les dépôts de la firme helvétique.