7 x 59

Munition de fusil semi-automatique développée sous le contrôle de la Section Technique de l'Artillerie. Le tracé le plus ancien remonte au 12 avril 1905. Il concerne un étui de 7 x 59 réalisé par l'Atelier de Puteaux alors dirigé par le général Naquet-Laroque. Le développement de cette cartouche et du fusil correspondant s'est poursuivi pendant plusieurs années. L'arme et sa munition avaient été retenues pour remplacer le 8 mm Lebel et leur fabrication avait été entreprise en 1913. Compte tenu des tensions internationales de l'époque, cette décision avait été suspêndue pour ne pas désorganiser l'Armée Française en introduisant un nouveau calibre à la veille d'un conflit éventuel.



E.7/A.PX. 17
E7: Caractérise le type d'étui, sur les munitions expérimentales et
semi-expérimentale fabriquées par l'A.Px, entre 1900 et 1918,
pour le compte de la Commission des Armes Portatives de la Section
Technique de l'Artillerie.

A.PX 17: Atelier de Construction de Puteaux, responsable de la majorité des
recherches expérimentales en matière de munitions avant 1914, mais aussi
producteur de munitions militaires de série.
A également marqué ses cartouches Puteaux.
Cartouche fabriquée en 1917.


Au cours de son développement, la cartouche S.T.A. de 7 mm a connu diverses formes. L'étui à gorge, de forme bouteille, est en laition, le corps d'étui présente le même profil que celui de la cartouche de 6,5 x 61 (munition expérimentale).

Plusieurs variantes ont été étudiées:

L'étui n°2 a déjà le profil définitif, avec un épaulement comportant un cône de raccordement à 50°, de forme cylindro-conique à très faible conicité, avec une gorge surmontant un bourrelet non chanfreiné, épais d'1 mm, un puit d'amorce à enclumette conoïde, et deux évents parallèles de 0,8 mm. Il monte une balle bi-ogivale pointue, vraisemblablement de type Dessaleux, en laiton massif. L'étui amorcé pèse 13 g et la longueur totale de la munition est de 79 mm; les diamètres sont de 7,85 mm au colet, 11,85 mm à l'épaulement, 13 mm au bourrelet. L'amorçage Berdan est d'un diamètre de 6,22 mm, et la cherge est constituée de BN3F.

L'étui n° 2 Bis, il porte la signature du Chef d'Escadron Chauchat et de l'Officier d'Administration Contrôleur d'Armes Suter, auxquels sera dû, plus tard, le fameux FM 15... En date de mai 1910, il montre une nette évolution de l'étui. La longueur, pratiquement inchangée, est de 58,8 mm, mais le cône de raccordement de l'épaulement passe à 70°, et la morphologie de la base est très modifiée: chanfrein de 0,2 mm au pourtour du bourrelet, deux évents de 1,20 mm, enclumette plus haute et nettement plus sphérique obtenue par étampage, et surtout, diminution considérable de l'épaisseur du culot, à plus grand concavité interne, ce qui permet de récupérer en volume ce que l'on a perdu par la modification de l'épaulement. La gorge est élargie, et comporte un profil sous forme d'arrondi régulier, au lieu d'un raccordement à angle obtus avec la base de l'étui. La longueur totale de la munition passé à 81 mm; le diamètre de l'amorce est réduit à 5,26 mm.

Sur le troisième tracé, bleu officiel de la STA et intitulé fusil n° 8, Cartouche du 12 juillet 1910 et vérifié par le Colonel Directeur de la STA le 28 avril 1911, les différences sont notables: l'angle du cône de raccordement est, cette fois, de 55°, les diamètres sont de 8,09 mm au collet, 11,85 mm à l'épaulement, 13 mm à la base; le bourrelet a une épaisseur de 1,2 mm avec un chanfrein de n° 2 Bis; la gorge a retrouvée son profil d'origine, mais le dessin intérieur de la base de l'étui correspond au dessin du n°2 Bis.

Il y a ensuite quatre modèles d'étuis, différant par leur longueur et l'angle de cone de raccordement: l'étui A, en 58 mm et angle de 70°; étui B, en 58 mm et angle à 35°; étui C, en 56 mm et angle de 70°; étui D, en 56 mm et angle de 35°.

Sur l'étui A, apparaît un sertissage de l'amorce par listel, rendu sans doute nécessaire par une augmentation des pressions risquant de provoquer une expulsion de l'amorce.

Avec les étuis de 56 mm, la longueur totale de la cartouche diminue à 78 mm au lieu de 80-81 mm; le diamètre du collet reste à 8 mm.

Apparaissent ensuite deux modèle d'étuis E, en 7 x 56,95 et 7 x 59, le premier existe en version dite renforcée. Le cône de raccordement de l'épaulement est à 50°. C'est le modèle en 7 x 59 qui constituera l'essentiel des munitions utilisées au front, quoique le tir d'une cartouche à étui plus court, mais de même profil, soit tout à ait possible sans modification de la chambre. Les étuis E sont marqués au culot du sigle E7.

Le diamètre des projectiles est en fait 7,42; ce sont des balles bi-ogivales pointues, à noyau acier et chemise en laiton, comportant cette fois trois épaulements faisant office de portées pour la prise de rayures. Il existe fréquemment un vernis d'étanchéité au collet, de couleur noir ou rouge carmin. La charge de poudre est toujours de BN3F. La Vo atteint les 800 m/s avec une trajectoire très tendue.

Les munitions sont livrées sur clip de cinq cartouches, en paquets de papier gris, inscriptions en bleu faites à l'aide d'un tampon de caoutchouc; toutes proviennent de l'A.Px. Certaines peuvent être chargée de BN3F Aee (améliorée).


Synonymes:
7,2 x 58,85 French XPL STA for nº 8 rifle.
7 x 59.
7 mm Meunier.
7 mm NL (Naquet-Laroque).
7 mm STA No 8.

Cotes moyennes:
Diamètre de la balle: 7,31 mm
Diamètre de l'étui au collet: 7,90 mm
Diamètre de l'étui à la base: 12,99 mm
Diamètre de l'étui au culot: 13,00 mm
Longueur de l'étui: 58,75 mm
Longueur totale: 80,70 mm